C’est le dysfonctionnement inverse du rétrécissement : le sang passe bien dans l’aorte, mais il reflue pendant la diastole en raison de l’insuffisance de fermeture de la valvule.
Cette quantité de sang régurgitée dépend de l’importance de l’orifice aortique résiduel, de la pression régnant dans l’aorte, de la durée de la diastole. Le ventricule gauche répond à cette surcharge de volume en se dilatant jusqu’à une limite où apparaît l’insuffisance cardiaque. La pression artérielle diminue en fonction de l’importance de la fuite, de même que la circulation sanguine dans les artères coronaires (leur vascularisation s’effectue surtout au cours de la diastole).
COMPRENDRE
La cause la plus courante de l’affection est le rhumatisme articulaire aigu. Mais si elles sont plus rares, de multiples autres causes peuvent être à l’origine de l’insuffisance aortique : la maladie de Marfan (maladie congénitale du tissu conjonctif), les cardiopathies congénitales, les maladies de système comme le lupus érythémateux disséminé, les polyarthrites rhumatoïdes ou encore le rhumatisme psoriasique.
RECONNAÎTRE
L’insuffisance aortique est souvent une découverte d’examen systématique. En effet, la tolérance à l’effort reste habituellement bonne, même dans les cas d’insuffisance aortique sévère. Puis la dyspnée (l’essoufflement) d’effort, les douleurs thoraciques et l’angor apparaissent, à mesure que s’installent les signes d’insuffisance cardiaque.
L’auscultation découvre un souffle caractéristique de l’insuffisance aortique. Il irradie vers la pointe du coeur. Il est mieux percu en position assise, penché en avant et en expiration forcée.
LES SIGNES CARACTÉRISTIQUES
L’insuffisance aortique provoque aussi des signes caractéristiques :
• Une baisse de la tension diastolique : celle-ci est due en partie à la régurgitation de sang dans le ventricule pendant la diastole, et en partie à un réflexe nerveux ;
• un pouls « bondissant, abrupt et ample », à cause de la baisse de la tension diastolique ; ce pouls bondissant peut provoquer ce que l’on appelle la danse des artères – on voit distinctement les artères carotidiennes battre au niveau du cou – et il peut aller jusqu’à provoquer un hochement de tête involontaire, appelé le signe de Musset ; on distingue ce pouls au niveau des capillaires, avec une alternance de rougeur et de pâleur sur la pulpe des doigts après une légère compression.
LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
La radiographie pulmonaire, l’ECG et le Doppler confirment le diagnostic.
- Avant un acte chirurgical, les cardiologues effectueront des examens plus précis afin de dresser un bilan global du fonctionnement du coeur, avec un cathétérisme pour mesurer les pressions, une angiographie et une coronarographie.
TRAITER
Tant que l’insuffisance aortique est bien supportée, le traitement est médical. Il consiste en une surveillance régulière et en une prévention des infections. En effet, ces dernières peuvent provoquer une insuffisance aortique aiguë, de pronostic grave. Les efforts importants sont déconseillés.
Dès qu’apparaissent des signes d’insuffisance cardiaque, il faut envisager un remplacement valvulaire.
