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Uncodiscarthrose : cette dégénérescence silencieuse du cou qui touche 60 % des seniors

Vous avez mal au cou, des raideurs au réveil, des douleurs qui descendent dans le bras ou des vertiges inexpliqués ? Vous pourriez bien être touché par l’uncodiscarthrose, une pathologie dégénérative des vertèbres cervicales souvent méconnue, pourtant très répandue. Elle affecte près d’un quart des moins de 40 ans, et jusqu’à 60 % des personnes âgées de plus de 60 ans. Cette usure naturelle — mais accélérée par certains facteurs — touche les disques intervertébraux et des structures spécifiques appelées *uncus*, ces petits crochets osseux qui stabilisent la colonne. Sans traitement, elle peut entraîner des douleurs chroniques, des névralgies, voire des troubles neurologiques. Décryptage d’une affection fréquente, souvent sous-estimée, mais parfaitement identifiable et manageable.

Qu’est-ce que l’uncodiscarthrose ?

L’uncodiscarthrose, aussi appelée uncocervicarthrose, est une forme d’arthrose localisée aux vertèbres cervicales inférieures, principalement entre C3 et C7. Elle résulte d’un double processus dégénératif :

D’une part, la discarthrose cervicale : avec l’âge, les disques intervertébraux s’usent, se déshydratent, perdent de leur hauteur et peuvent former des protrusions ou des hernies.

D’autre part, l’uncarthrose : les uncus, ces petites apophyses en forme de crochet situées sur les côtés des vertèbres, subissent eux aussi une usure articulaire. Leur rôle ? Stabiliser la colonne en limitant les mouvements latéraux excessifs. Quand ils s’abîment, la mobilité devient chaotique, les vertèbres bougent anormalement, compriment les nerfs ou les vaisseaux.

Résultat : une cascade de symptômes, parfois invalidants.

Symptômes : quand le cou devient un point de mire de la douleur

L’uncodiscarthrose n’est pas toujours douloureuse, mais quand elle l’est, les signes sont variés :

Douleurs cervicales persistantes, souvent décrites comme une gêne profonde à la base du cou.
Raideur matinale, avec une amplitude de mouvement réduite, surtout en rotation ou en inclinaison latérale.
Névralgies cervico-brachiales : douleurs vives qui irradient vers l’épaule, le bras ou la main, causées par la compression d’une racine nerveuse.
Fourmillements et engourdissements dans les doigts, signe d’une atteinte neurologique.
Vertiges ou maux de tête : lorsqu’un ostéophyte (excroissance osseuse) comprime l’artère vertébrale, réduisant le flux sanguin vers le cerveau.
Ces symptômes peuvent s’aggraver après une mauvaise posture, un traumatisme mineur (comme un « coup du lapin »), ou des efforts répétés.

Diagnostic : imagerie au rendez-vous

Le diagnostic repose sur un examen clinique complet, complété par des examens d’imagerie.

La radiographie du rachis cervical permet de visualiser les signes d’usure osseuse, les rétrécissements des espaces intervertébraux et la présence d’ostéophytes.

L’IRM des cervicales est l’examen de référence : elle montre l’état des disques, des nerfs et des structures molles, et confirme la compression éventuelle d’une racine nerveuse.

Dans certains cas, une électromyographie (EMG) est réalisée pour évaluer la fonction des nerfs et des muscles, afin de distinguer une atteinte neurologique d’une simple douleur musculaire.

Traitement : soulager, stabiliser, prévenir

L’uncodiscarthrose est une affection chronique et irréversible, mais son évolution peut être ralentie, et ses symptômes efficacement contrôlés.

Kinésithérapie : un pilier du traitement. Des exercices d’assouplissement, de renforcement des muscles du cou et de rééducation posturale permettent de retrouver une mobilité optimale et de réduire les contraintes sur la colonne.
Médicaments : antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et myorelaxants en cas de contractures sévères.
Infiltrations : en cas de douleur résistante, des injections de corticoïdes et d’anesthésiques locaux peuvent être pratiquées près des racines nerveuses comprimées.
Chirurgie : réservée aux formes sévères, notamment quand il existe une compression médullaire ou une douleur invalidante non soulagée par les traitements conservateurs. Elle peut inclure une discectomie, une fusion vertébrale ou l’ablation d’ostéophytes.

Prévention : agir avant que l’usure ne s’installe

Même si l’âge est le facteur principal, certains comportements accélèrent la dégénérescence.

Pour limiter les risques :

Pratiquer régulièrement des exercices doux de renforcement et d’étirement du cou.
Adopter une bonne posture au travail, surtout si vous êtes devant un écran. Évitez de garder le téléphone entre l’oreille et l’épaule.
Bien s’hydrater : les disques intervertébraux ont besoin d’eau pour rester souples.
Éviter les microtraumatismes répétés, comme les vibrations (conduite longue distance) ou les chocs (sports de contact).
Traiter rapidement les traumatismes cervicaux, comme le coup du lapin.
Une prédisposition génétique ou des anomalies congénitales peuvent aussi jouer un rôle, mais un mode de vie adapté peut largement en atténuer les effets.

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