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Les tumeurs du pancréas

Il existe plusieurs types de tumeurs du pancréas. On distingue les tumeurs du tissu endocrine, c’est-à-dire les tumeurs qui se développent au détriment du tissu qui est responsable de la fabrication et de l’excrétion des sucs pancréatiques. Et les tumeurs qui se développent à partir du tissu endocrine, responsable de la production et de la fabrication des hormones pancréatiques en particulier l’insuline.

Comprendre les tumeurs du pancréas

Les tumeurs du tissu exocrine sont les tumeurs les plus fréquentes et dont le diagnostic est souvent tardif, malgré les progrès des moyens d’investigation et de la chirurgie. Le pronostic est catastrophique : la survie à cinq ans ne dépasse pas 2,8 à 11%. La tumeur se développe surtout au niveau de la tête du pancréas (70%). L’homme est plus atteint que la femme avec un âge de prédilection autour de la soixantaine. Le diabète joue un rôle certain, l’incidence du cancer étant plus élevé chez les diabétiques que chez les sujets normaux. Le tabac pourrait également jouer un rôle dans la genèse de ce cancer.
Les tumeurs du tissu endocrine se développent à partir des îlots de Langherans, amas cellulaires dont le rôle est de sécréter de l’insuline. Ces tumeurs peuvent être non sécrétantes mais les plus fréquentes sont sécrétantes. Parmi ces tumeurs, on distingue notamment les insulinomes. Ils se développent à partir des cellules Bêta des îlots de Langherans, et sécrètent beaucoup d’insuline. Ils se manifestent par des crises d’hypoglycémie avec troubles neuropsychiques allant de l’état de faiblesse jusqu’à la confusion avec perte de connaissance. Ces crises sont totalement calmées par l’ingestion ou l’injection de glucose.

Reconnaître les tumeurs du pancréas

Les signes varient selon la localisation du cancer : les douleurs (cancer du corps et de la queue) sont le symptôme le plus fréquent. Elles sont d’abord peu intenses et espacées, siégeant au-dessus du nombril, irradiant dans le dos, puis elles deviennent rapidement intolérables lors des crises, obligeant le patient à se pencher en avant ou à se coucher en chien de fusil. Parfois les douleurs prennent le visage d’une maladie du côlon.

Les autres signes

Le cancer peut également se manifester par un ictère qui s’installe progressivement, (surtout dans les cancers de la tête du pancréas). Cet ictère peut devenir intense. Il s’accompagne d’un prurit variable et de selles décolorées (couleur mastic) avec des urines foncées. Les douleurs peuvent être absentes ou sourdes, peu intenses, localisées à l’épigastre avec irradiation dans le dos. Les autres signes sont l’amaigrissement rapide liée à la perte de l’appétit, ainsi que l’asthénie (grande fatigue). Une petite fièvre inexpliquée est fréquente ainsi qu’une anémie.
Les métastases de ce cancer sont hépatiques, ganglionnaires ou veineuses, avec risque de thrombose (obstruction des veines).

Les examens

L’examen clinique peut retrouver une masse abdominale palpable, une hépatomégalie (gros foie), une grosse vésicule biliaire. Les examens à base d’imagerie (radiologie, scanner, échographie) permettent de confirmer le diagnostic, mais souvent trop tardivement. Ceci explique le pronostic sombre de cette maladie. Les symptômes des tumeurs endocriniennes sont surtout diabétiques : on observe des crises d’hypoglycémie, provoquée par la sécrétion d’une quantité trop importante d’insuline. Les crises surviennent à jeun avec une glycémie inférieure à 0,5 gl. Une obésité est souvent associée. Le dosage de l’insuline dans le sang est élevé. L’artériographie localise la tumeur souvent multiple et généralement bénigne.

Traiter les tumeurs du pancréas

Le traitement du cancer du pancréas est surtout chirurgical, car le diagnostic d’un cancer du pancréas exige d’enlever au plus vite la tumeur, lorsque c’est possible.

L’intervention est souvent limitée à un geste palliatif : on fait une intervention de dérivation pour libérer les voies biliaires et le tube digestif, qui risquent d’être envahis par le processus cancéreux, et on fait une ablation de la tumeur par duodénopancrêtectomie (ablation d’une partie du pancréas et d’une partie du duodénum), lorsque ceci est possible.
Après l’opération, la radiothérapie aide à la « stérilisation » des lésions tumorales du pancréas et des ganglions. Lorsqu’on fait seulement une chirurgie de dérivation, lorsque la tumeur envahit la région et bloque la circulation des sels biliaires, sans qu’il y ait de possibilité d’exérèse, la radiothérapie peut faire régresser les douleurs.

Bon à savoir

La chimiothérapie, c’est-à-dire le traitement médical peut être associée aux méthodes précédentes en respectant les contre-indications (atteinte profonde de l’état général, âge trop avancé, anomalies sanguines).

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