Face à une crise hydrique de plus en plus préoccupante, plusieurs départements français prennent des mesures drastiques. À partir de 2025, la construction de nouvelles piscines privées sera interdite dans certaines zones touchées par la sécheresse. Une décision qui pourrait marquer un tournant dans la gestion des ressources en eau.
Pourquoi interdire les piscines privées dès 2025 ?
Les Pyrénées-Orientales et le Var ont été officiellement désignés comme les premiers départements concernés par cette interdiction. L’objectif est clair : protéger les nappes phréatiques, de plus en plus sollicitées. Selon l’Office français de la biodiversité, la France connaît une baisse régulière du niveau des cours d’eau, accentuée par des étés de plus en plus secs.
Une piscine moyenne nécessite environ 30 à 50 m³ d’eau pour son remplissage initial. Multiplié par des milliers de propriétés, cela représente un prélèvement important. La surconsommation devient insoutenable, surtout en été, où les besoins agricoles et domestiques explosent.
Pyrénées-Orientales et Var : deux départements en première ligne
Ces deux régions sont particulièrement vulnérables. Les températures élevées y favorisent l’évaporation. En outre, elles comptent un grand nombre de résidences secondaires équipées de piscines. Ce phénomène aggrave encore la pression sur les ressources en eau.
En 2024, plusieurs communes varoises ont déjà connu des restrictions strictes : coupures d’eau nocturnes, interdiction d’arroser les jardins après midi, etc. L’interdiction des nouvelles piscines s’inscrit dans cette logique de sobriété.
Un plan national pour anticiper la pénurie
Cette mesure locale fait écho aux directives nationales. Le gouvernement a lancé un plan de gestion de l’eau visant à rationaliser l’usage de cette ressource. Des actions concrètes sont encouragées : revalorisation des systèmes d’arrosage intelligent, promotion de l’eau de pluie, ou encore sensibilisation des citoyens.
L’urbanisme futur devra intégrer ces impératifs. Cela peut se traduire par des normes de construction plus exigeantes, ou une incitation financière pour les aménagements durables.
Une tendance vers une interdiction généralisée ?
Aujourd’hui, 21 % des Français approuvent l’idée d’une interdiction nationale des nouvelles piscines privées. Bien que ce chiffre soit encore minoritaire, il reflète une prise de conscience croissante. Si la situation climatique continue de se dégrader, il est probable que d’autres départements rejoignent les Pyrénées-Orientales et le Var.
Pour les propriétaires actuels, il reste possible d’utiliser leur piscine, à condition de suivre les bonnes pratiques. Par exemple, maintenir un pH correct permet de limiter les risques sanitaires et de prolonger la durée de vie du bassin.