Des chercheurs de l’université du Texas à Dallas viennent de franchir une étape décisive dans la recherche sur le cancer. Ils ont mis au point un traitement expérimental utilisant des protéines artificielles et une lumière proche infrarouge pour cibler les cellules cancéreuses tout en stimulant le système immunitaire. Une innovation prometteuse pour les cancers avancés, notamment ceux de l’estomac.
Un mécanisme inédit : combiner protéines modifiées et lumière
Le principe repose sur une idée ingénieuse : activer des protéines synthétiques directement dans l’organisme grâce à une lumière proche infrarouge. Ces protéines, injectées dans l’abdomen du patient, se lient aux cellules cancéreuses. Ensuite, une fibre optique délivre une lumière précise qui déclenche une réaction chimique.
« Lorsqu’elles sont activées par la lumière, nos protéines capturent l’oxygène et le transforment en molécules capables de détruire les cellules tumorales », explique le docteur Girgis Obaid, co-auteur de ces travaux. Mais ce n’est pas tout : cette réaction active aussi le système immunitaire, lui permettant de reconnaître et d’éliminer les cellules malades.
Un espoir pour les cancers de l’estomac avancés
Les scientifiques testent plus particulièrement leur méthode sur la carcinose péritonéale gastrique, une forme grave de cancer de l’estomac qui s’étend dans la cavité abdominale. Aujourd’hui, les traitements sont limités et les pronostics réservés.
Selon les premières observations, cette approche pourrait offrir une alternative sérieuse aux thérapies existantes. « Il existe un besoin urgent de traitements efficaces pour les patients atteints de cancers avancés », souligne le docteur Rolf Brekken, collaborateur de Girgis Obaid.
Financement et perspectives cliniques
En août dernier, les deux chercheurs ont reçu une subvention de près de 250 000 dollars (environ 220 803 euros) du Cancer Prevention & Research Institute of Texas. Cette aide financière va permettre de poursuivre les études précliniques et d’affiner les paramètres de sécurité avant de passer aux essais humains.
Pour l’instant, la méthode n’a pas encore été validée chez l’homme. Toutefois, les résultats obtenus sur des modèles animaux sont encourageants. « Nous combinons deux stratégies puissantes : l’activation lumineuse et les protéines artificielles », précise Girgis Obaid. Selon lui, cette technique pourrait potentiellement être adaptée à d’autres types de tumeurs.
Un concept applicable à plusieurs cancers
L’une des grandes forces de cette innovation est sa flexibilité. En modifiant légèrement les protéines injectées, les chercheurs pensent pouvoir adapter le traitement à diverses formes de cancer. Cela ouvrirait la voie à une immunothérapie ciblée, moins agressive pour l’organisme que les chimiothérapies classiques.
De plus, comme les protéines ne s’attaquent qu’aux cellules cancéreuses, les effets secondaires devraient être limités. Un avantage majeur par rapport aux méthodes actuelles.