Accueil Actualité Arythmie : Le cœur hors-rythme, une menace invisible pour des millions

Arythmie : Le cœur hors-rythme, une menace invisible pour des millions

Un cœur qui s’emballe sans raison. Un battement qui hésite, puis disparaît. Une sensation de vertige, de fatigue, parfois rien du tout. L’arythmie cardiaque, trouble du rythme le plus fréquent, touche des millions de personnes, souvent sans qu’elles s’en rendent compte. Pourtant, derrière ces anomalies électriques se cachent des risques sérieux : accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, voire mort subite. Comprendre ses formes, ses causes et ses signes d’alerte, c’est prendre le pouls de sa propre santé.

Ce que cache un cœur qui bat mal

Le cœur bat normalement entre 60 et 100 fois par minute, de manière régulière. Ce rythme est orchestré par un système électrique précis, qui débute dans le nœud sino-auriculaire, au sommet de l’oreillette droite. Lorsque ce mécanisme est perturbé, l’arythmie apparaît. Elle se traduit par un cœur qui bat trop vite, trop lentement, ou de façon irrégulière.

Ces anomalies peuvent être bénignes, comme une simple extrasystole ressentie comme un “coup dans la poitrine”, ou extrêmement graves, comme la fibrillation ventriculaire, urgence vitale qui arrête la circulation sanguine en quelques secondes.

Le problème ? Beaucoup d’arythmies sont asymptomatiques. D’autres provoquent des palpitations, un essoufflement, des étourdissements, voire une perte de connaissance. Dans tous les cas, elles méritent une évaluation médicale.

Les deux grandes familles d’arythmies

Les arythmies sont classées selon leur effet sur le rythme cardiaque : accélération ou ralentissement.

Quand le cœur s’emballe : les tachycardies

Une tachycardie survient lorsque le cœur dépasse 100 battements par minute. Plusieurs formes existent.

La fibrillation auriculaire est la plus répandue, touchant jusqu’à 10 % des personnes de plus de 80 ans. Elle provoque une contraction anarchique des oreillettes, à 350 à 600 fois par minute. Bien que les ventricules ne suivent pas ce rythme, le sang stagne, augmentant le risque de caillot et d’AVC. Elle est souvent liée à l’âge, à l’hypertension artérielle ou aux maladies cardiaques.

Le flutter auriculaire est similaire, mais avec un rythme légèrement plus structuré, autour de 300 battements par minute.

Les tachycardies supraventriculaires surviennent souvent chez les jeunes. Elles peuvent atteindre 200 battements par minute, mais sont généralement bénignes. Elles incluent la maladie de Bouveret et le syndrome de Wolff-Parkinson-White, où un circuit électrique anormal court-circuite le cœur.

Enfin, la tachycardie ventriculaire est une urgence. Elle naît dans les ventricules, souvent sur une zone cicatricée après un infarctus. Si elle dure plus de quelques secondes, elle peut dégénérer en fibrillation ventriculaire — un chaos électrique qui entraîne un arrêt cardiaque immédiat. Le recours à un défibrillateur est alors vital.

Quand le cœur ralentit : les bradycardies

Une bradycardie se définit par un rythme inférieur à 60 battements par minute. Chez un athlète, cela peut être un signe de forme optimale. Mais chez d’autres, cela signifie que le cœur ne pompe pas assez de sang.

Deux causes principales :

Le dysfonctionnement du nœud sino-auriculaire, souvent dû à un vieillissement du tissu électrique.
Le bloc auriculo-ventriculaire, où le signal électrique entre les oreillettes et les ventricules est ralenti, interrompu ou absent.
Ces troubles peuvent provoquer fatigue, vertiges, voire perte de connaissance. Ils nécessitent parfois la pose d’un stimulateur cardiaque.

Les causes : du stress au cœur malade

Les arythmies ont des origines variées. Certaines sont bénignes, liées au mode de vie : stress, excès de caféine, tabagisme, alcool, déshydratation. D’autres sont graves, liées à des pathologies cardiaques comme l’infarctus du myocarde, l’artériosclérose ou l’insuffisance coronarienne.

Des facteurs métaboliques ou toxiques entrent aussi en jeu : hyperthyroïdie, embolie pulmonaire, consommation de cocaïne, ou effets secondaires de certains médicaments.

Un trouble rare mais dangereux est le syndrome du QT long, souvent héréditaire. Il allonge la phase de recharge électrique du cœur, favorisant des tachycardies mortelles. Il peut être déclenché par certains traitements, comme des antipsychotiques ou des antibiotiques.

Diagnostic et complications : ne pas sous-estimer le danger

Le diagnostic repose sur l’électrocardiogramme (ECG), parfois complété par un enregistrement sur 24 heures (Holter). L’imagerie cardiaque peut évaluer les lésions sous-jacentes.

Les complications sont redoutables. La fibrillation auriculaire multiplie par cinq le risque d’AVC. Certaines arythmies affaiblissent le cœur, conduisant à une insuffisance cardiaque. D’autres, comme la fibrillation ventriculaire, provoquent une mort subite si elles ne sont pas traitées en quelques minutes.

Il est crucial de consulter en urgence en cas de douleur thoracique, de malaise ou de palpitations prolongées. Même une simple extrasystole fréquente mérite une évaluation, surtout si elle s’accompagne de symptômes.

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