Vous avez plus de 50 ans ? Saviez-vous que vous pouvez réaliser chez vous, en seulement deux minutes, un test gratuit capable de détecter précocement un cancer colorectal, une maladie responsable de dizaines de milliers de décès chaque année en France ? Malgré son efficacité prouvée, ce dépistage reste sous-utilisé. Pourtant, il peut littéralement sauver des vies.
Découvrez pourquoi ce geste simple est si crucial, comment il fonctionne et comment y avoir accès facilement.
Le cancer colorectal : un ennemi silencieux mais redoutable
Chaque année, près de 47 000 nouveaux cas de cancers du côlon ou du rectum sont diagnostiqués en France. Plus de 17 000 personnes en meurent, en dépit d’un taux de guérison proche de 90 % lorsque la maladie est détectée à temps.
Ce cancer se développe souvent à partir de polypes, des lésions bénignes situées dans la paroi intestinale. Leur évolution vers une tumeur maligne peut prendre plusieurs années, sans symptômes apparents. C’est pourquoi il est si difficile à repérer seul. Douleurs abdominales, saignements dans les selles, changements soudains de transit intestinal… Ces signes apparaissent souvent trop tard.
Le dépistage précoce : votre meilleure arme contre le cancer
Le docteur Jean-Baptiste Meric, oncologue au Centre Hospitalier de Bligny, rappelle régulièrement lors de la campagne Mars Bleu que la détection précoce change tout. Si le cancer est découvert à un stade avancé, les chances de survie à cinq ans chutent à environ 63 %. En revanche, dès qu’il est identifié tôt, les traitements sont beaucoup moins lourds et les chances de guérison maximisées.
Et pour cela, pas besoin de rendez-vous médical complexe : un test immunologique fiable, rapide et entièrement remboursé permet de vérifier la présence de sang invisible dans les selles, souvent le premier signe d’une anomalie.
Comment ça marche ? C’est plus simple que vous ne le pensez
Le processus est conçu pour être accessible à tous. Vous recevez un kit par courrier de l’Assurance Maladie si vous êtes âgé de 50 à 74 ans, ou vous pouvez le demander à votre médecin ou en pharmacie.
- Prélèvement discret à domicile : il suffit de récupérer un petit échantillon de selles.
- Envoi gratuit : le kit est renvoyé dans une enveloppe préaffranchie.
- Résultat en quelques jours : un laboratoire analyse l’échantillon.
Si le résultat est positif, une coloscopie est proposée. Elle permet non seulement de confirmer la présence de polypes, mais aussi de les retirer avant qu’ils ne deviennent cancéreux.
Le Dr Meric insiste sur la simplicité du protocole : « La coloscopie se fait sous anesthésie générale. Ce n’est pas agréable, mais c’est largement supportable. Et surtout, elle peut empêcher une maladie grave. »
Une participation encore trop faible malgré les bénéfices
Malgré ses avantages indéniables, seulement une personne sur trois réalise ce dépistage en France, alors que les autorités sanitaires visent un taux de couverture de 65 %. Dans des pays comme les Pays-Bas ou le Portugal, où cette participation atteint déjà ces niveaux, on observe une baisse significative de la mortalité liée au cancer colorectal.
En France, un taux similaire pourrait sauver plus de 6 600 vies chaque année. Il est donc essentiel de sensibiliser davantage, notamment auprès des populations réticentes ou peu informées.
Adoptez des habitudes de vie qui réduisent les risques
Au-delà du dépistage, certaines habitudes jouent un rôle clé dans la prévention. Selon le Dr Meric, une alimentation déséquilibrée, la consommation excessive de viande rouge et de charcuterie, l’alcool, le tabac et le manque d’activité physique augmentent les risques.
Pour limiter ces facteurs :
- Réduisez la viande rouge à moins de 500 grammes par semaine.
- Limitez la charcuterie à 150 grammes hebdomadaires.
- Bougez quotidiennement (marche, natation, vélo).
- Évitez l’excès d’alcool et arrêtez le tabac.
Enfin, si un membre de votre famille a été touché par ce type de cancer, parlez-en à votre médecin. Une surveillance plus rapprochée peut être recommandée.