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Alerte virus dans l’hexagone : Un cas autochtone du Nil Occidental détecté dans le Var

Un frisson parcourt les services de santé publique. Pour la première fois cette année, un cas autochtone du virus du Nil occidental a été confirmé en France métropolitaine. Aucun voyage à l’étranger, aucun facteur de risque éloigné : la contamination s’est produite sur le sol français, dans le département du Var. Ce signal d’alarme s’ajoute à une circulation active du chikungunya et de la dengue. Derrière ces chiffres, un ennemi commun : le moustique. Et une vigilance qui doit désormais s’étendre à de nouvelles régions.

Le virus du Nil occidental frappe en France : un cas autochtone confirmé

L’information est signée Santé Publique France. Dans son bulletin de surveillance du 30 juillet 2025, l’organisme révèle la présence d’un cas autochtone de virus du Nil occidental en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le patient, résidant dans le Var, a présenté ses premiers symptômes autour du 15 juillet. Il n’avait pas quitté la métropole récemment.

Ce virus, souvent silencieux, est redoutable par sa discrétion. En effet, 80 % des infections sont asymptomatiques. Aucune fièvre, aucun signe apparent. Mais chez les 20 % restants, l’attaque est brutale. Après une incubation de 3 à 6 jours, apparaît une fièvre élevée, accompagnée de maux de tête, de douleurs musculaires et dorsales, proches d’un syndrome grippal.

Dans de rares cas — moins de 1 % —, le virus peut provoquer des complications neurologiques graves : encéphalite ou méningite. Des atteintes hépatiques ou pancréatiques sont encore plus exceptionnelles, mais documentées.

Contrairement à la dengue ou au chikungunya, ce virus n’est pas transmis par le moustique tigre (Aedes albopictus), mais par des moustiques du genre Culex, largement répandus en France. Ces insectes prolifèrent près des zones humides, des eaux stagnantes, et piquent surtout au crépuscule et la nuit.

Chikungunya et dengue : la transmission autochtone s’étend

Parallèlement, la situation épidémiologique des arbovirus reste préoccupante. Au 29 juillet 2025, Santé Publique France recense 19 épisodes de transmission autochtone sur le territoire. Parmi eux : 14 foyers de chikungunya, impliquant entre 1 et 13 cas chacun, et 5 foyers de dengue, avec 1 à 2 cas par foyer.

Au total, ce sont 55 cas autochtones qui ont été identifiés. Les régions habituellement touchées — Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes — sont à nouveau concernées. Mais cette année, deux nouvelles régions entrent dans le champ de la transmission : le Grand Est et la Nouvelle-Aquitaine.

Un signe inquiétant. « D’autres cas seront vraisemblablement identifiés, y compris en dehors des zones habituelles de transmission », alerte l’agence sanitaire. La propagation du moustique tigre, favorisée par le réchauffement climatique, étend le territoire à risque.

Des cas importés qui alimentent les foyers locaux

Si la transmission locale progresse, elle est en partie alimentée par les retours de voyageurs. Depuis le 1er mai 2025, début de la surveillance renforcée, 867 cas importés de chikungunya ont été détectés, principalement en provenance de La Réunion et de l’océan Indien. On compte également 659 cas importés de dengue, et 3 cas de Zika.

Ces chiffres, en baisse par rapport à l’année précédente, restent suffisants pour déclencher des chaînes de transmission. Et pour cause : la souche circulant à La Réunion est particulièrement adaptée au moustique Aedes albopictus. Un seul voyageur infecté, piqué par un moustique local, peut suffire à créer un foyer épidémique.

La vigilance est donc cruciale. Le signalement rapide des cas permet d’activer des mesures de lutte ciblées : pulvérisations, destruction des gîtes larvaires, information des populations.

Protéger les Français : la prévention au cœur de la stratégie

Face à cette menace croissante, la prévention reste le meilleur rempart. Les recommandations sont simples, mais doivent être appliquées avec rigueur. Porter des vêtements longs, utiliser des répulsifs efficaces, installer des moustiquaires aux fenêtres : autant de gestes essentiels, surtout aux heures de pointe de l’activité des moustiques.

Les particuliers ont aussi un rôle à jouer. Tout récipient pouvant retenir de l’eau — coupelles de plantes, bacs de récupération d’eau de pluie, jouets d’enfants — devient un gîte larvaire potentiel. Il est impératif de les vider régulièrement.

Les collectivités et les professionnels de la santé sont appelés à renforcer la surveillance entomologique et virologique. Car chaque été, le risque s’accroît. Et chaque cas autochtone est un rappel : les frontières ne protègent plus des maladies tropicales.

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