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La rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique est une maladie chronique qui touche toujours le rectum et atteint le côlon dans sa totalité ou en partie. Elle est le plus souvent limitée à la muqueuse, qui est le siège d’ulcérations, d’inflammations et d’hémorragies.

Comprendre la rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique évolue par poussées caractérisées par des selles muco-sanglantes, entrecoupées de périodes de rémission. L’origine de cette maladie est inconnue.
La rectocolite hémorragique, très fréquente dans les pays anglo-saxons et scandinaves (Norvège), le semble moins dans les pays du pourtour méditerranéen.
En France, elle est plus rare. La femme est plus souvent atteinte que l’homme. La maladie se manifeste entre trente et cinquante ans.
Plusieurs hypothèses sont émises pour expliquer l’origine de cette maladie :

  • l’hérédité : il existe des formes familiales de rectocolites :
  • des perturbations immunitaires liées à un déficit immunitaire ou à un trouble auto-immune (production d’anticorps anti-côlon) ;
  • des facteurs infectieux locaux ;
  • des facteurs nerveux ;
  • des facteurs liés à l’environnement : l’alimentation pourrait intervenir, en raison de la présence de certains anticorps dans les produits alimentaires ;
  • des anomalies de la muqueuse intestinale, avec troubles de la perméabilité.

Néammoins, il ne s’agit pour l’instant que d’hypothèses, hormis l’hérédité.

Reconnaître la rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique se manifeste par divers symptômes :

  • Hémorragie rectale ou émission d’un mélange de sang, de mucus, de glaires, de pus et de débris fécaux.
  • Une diarrhée avec évacuation impérieuse de selles liquides mélangées à du pus et à du sang, ou une constipation peuvent accompagner l’hémorragie.
  • Des douleurs abdominales, parfois. Mais, au début, l’état général est bien conservé.
  • Atteinte ostéo-articulaire : elle est fréquente, avec arthrite des articulations des membres, sacroiléite, spondylarthrite ankylosante, hippocratisme digital.
  • Atteinte cutanéo-muqueuse érythème noueux, ulcère de jambe, aphtose buccale.
  • Atteinte oculaire : uvéite, iritis, kératite.
  • Le bilan sanguin est normal ou montre des signes d’anémie avec hyperleucocytose et vitesse de sédimentation augmentée dans les formes sévères, associées à une chute du sodium, du potassium et du calcium.
  • La coproculture, c’est-à-dire la recherche de germes dans les selles est négative.
  • La rectosigmoïdoscopie-coloscopie montre une muqueuse rectale hémorragique et congestive, de couleur framboisée, avec du pus épais. Des ulcérations sont parfois visibles.
  • Les biopsies mettent en évidence une muqueuse ulcérée, cedématisée, avec des abcès, des cryptes glandulaires. Chorion et sous-muqueuse sont congestifs, les autres couches sont respectées. En dehors des poussées, la muqueuse peut être normale, mais également fragile, avec saignement au contact, ou encore montrer des lésions persistantes.
  • La coloscopie, pratiquée au cours de la crise, précise l’étendue des lésions. Celles-ci sont continues sans intervalle de muqueuse saine, et l’examen permet d’effectuer des biopsies. La coloscopie est indispensable pour la surveillance de l’évolution de la maladie et la recherche de lésions précancéreuses.

 

Traiter la rectocolite hémorragique

Si la diarrhée est importante, il faut suivre un régime sans fibres ni lactose. En dehors des crises, il n’est pas nécessaire de s’astreindre à un régime.
Certains médicaments anti-inflammatoires sont utiles, comme la Salazopyrine, qui agit en bloquant des métabolites responsables de l’inflammation de la muqueuse digestive. La Salazopyrine est active dans les poussées modérées, à la dose de 8 à 12 comprimés par jour. Le traitement d’entretien nécessite de prendre quatre comprimés par jour. Il y a un risque d’effets secondaires hématologiques ou allergiques.
Le Pentasa, également un dérivé salicylé, est indiqué dans les formes basses et minimes. On l’utilise en comprimés et en lavements. Souvent mieux toléré que la Salazopyrine, il peut cependant être à l’origine de diarrhées et d’allergies cutanées. Une dose de trois comprimés par jour assure le traitement d’entretien, pouvant maintenir durablement une rémission. Les lavements sont efficaces en quatre semaines dans les formes rectosigmoïdiennes.
Les corticoïdes sont indiqués dans les formes modérées ou sévères : Cortancyl, Solupred par voie orale en une seule prise par jour, les doses dépendant du poids du malade. En lavements (Betnesol, Protocort), les corticoïdes sont également efficaces. En revanche, le traitement au long cours n’est pas possible, car il ne prévient pas les rechutes.
Dans les formes sévères, il faut réaliser une ablation chirurgicale large du côlon et du rectum, exigeant d’effectuer une iléostomie définitive (anus artificiel). Cette intervention radicale met à l’abri du cancer et des signes extradigestifs, mais il s’agit d’une intervention de la demière chance, car elle est difficilement acceptée par le malade, qui est souvent jeune. Il est possible de réaliser d’autres interventions où l’on supprime le côlon, pratiquant l’anastomose de l’intestin sur le rectum, tout en gardant les sphincters.

Bon à savoir :
La chirurgie est réservée aux formes graves, aux formes chroniques étendues réagissant mal au traitement médical.

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